« Lettre aux Aspinets »

Lettre aux Aspinets

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Auteur de l’article ci-dessous:

Kristian Schott, Président de l’Association SpecTr.A, Consultant autiste de haut niveau.

Un chien a 4 pattes, mais ce qui a 4 pattes n’est pas forcément un chien.

Nombre d’angoissés de la vie s’interrogent sur la raison de ce qu’ils ressentent. Certains d’entre eux rencontrent fortuitement ou après de nombreuses recherches le Syndrome d’Asperger.

Mais pour nombre d’entre ceux-là, c’est l’effet horoscope, chacun avec une bonne capacité suggestive peut s’y retrouver, s’y reconnaître.

Ce sont ceux là, qui viennent nous dire qu’ils souffrent d’autisme.

L’Autisme n’est pas une souffrance. Ce n’est pas un état d’angoisse, ne génère pas d’angoisse.

Ces gens font l’erreur de Bettelheim qui « imposa une conception psychanalytique issue de son expérience des camps de Dachau et de Buchenwald. Il compara le repli autistique de l’enfant à celui de certains déportés, plongés dans l’environnement hostile du camp de concentration : « Dans les camps de concentration allemands, je fus le témoin incrédule de la non-réaction de certains prisonniers aux expériences les plus cruelles. Je ne savais pas alors, et ne l’aurais pas cru, que j’observerais, chez des enfants, dans l’environnement thérapeutique le plus favorable, un semblable comportement engendré par ce que ces enfants avaient vécu dans le passé. » »

Et nombres de médecins sont influencés par cette mouvance et si ces personnes angoissées consultent ces médecins d’obédience psychanalytique, elles recevront ce diagnostique tant désiré, convoité, d’être angoissés au point de manifester du mutisme, des replis dits « autistiques » etc…

En réalité, si l’on s’en réfère aux manuels diagnostics DSM5, CIM10, l’autisme ce n’est pas du repli, ni de l’angoisse. Il est décrit selon deux axes :

– troubles qualitatifs, de la communication et de l’interaction interpersonnelle

– intérêts restreints, répétitifs et stéréotypies.

L’autisme infantile apparaît dès la naissance, le syndrome d’asperger se manifeste aux alentours de 3 ans.

D’ailleurs ces personnes qui ont fait toutes leurs recherches, écumé les forums « Aspinet » (aspi du net) sont en demande de beaucoup d’attention, en demande de beaucoup d’empathie de la part des autres, se plaignent et se victimisent sans cesse, n’ont aucun centre d’intérêt spécifique dans lequel, même avec un QI moyen ou inférieur à la moyenne, n’importe quel autiste finit par exceller à force de ne faire que ça.

Ces personnes se targuent d’un haut potentiel, ou aimeraient en avoir la reconnaissance.

Ces personnes se cherchent un groupe social, un collectif, et quoi de mieux que fb pour se retrouver entre soi ? Comme un club de motards virtuel…

Ces personnes qui ne passent pas par les C.R.A. qui se satisfont de prédiag. genre Aspiquizz, du psychologue du coin, d’un seul psychiatre, ne se rendent pas compte du tort qu’elles nous font en se déversant ainsi de leurs angoisses et petits malheurs, car elles contribuent à maintenir l’Autisme dans la catégorisation trouble de la personnalité, personnalité angoissée, dépressive.

Alors que des autistes ont une vie, des passions, peuvent diriger des gens, être créatifs, déplacer des montagnes, sans avoir un QI exceptionnel.

Je vous demande de réfléchir, de ne pas penser qu’à vous-mêmes, pour une fois, de vous sortir de votre égocentrisme du quotidien et de vous interroger en vous demandant comment au mieux ne pas nous gêner dans notre cause, ce que nous défendons, et bien sûr vous êtes bienvenu(e)s à nous aider dans notre combat pour une société plus inclusive et la désinstitutionnalisation des personnes en situation de handicap.

Alors au lieu de rester derrière vos écrans, venez nous rencontrer dans la vie réelle, dans les institutions notamment, vous y verrez des autistes, très loin de ce que vous aimeriez être vous-mêmes.

Et pour vous dire, en proportion dans le petit monde du T.S.A., le nombre réel d’Asperger est anecdotique, à tel point que ce diagnostic, cette catégorisation « Syndrome d’Asperger » a déjà disparu du DCM5, et bientôt disparaitra du manuel diagnostic international, vous n’aurez alors donc plus de reconnaissance ? D’identité ?

Donc personnellement je ne lis pas les « c’est comme moi », les « moi aussi » ou encore « c’est tout moi ». On est tous unique. Je ne me retrouve pas en vous. Vous ne vous retrouverez pas en moi.

Laurent Mottron - synthèse par Kristian Schott

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Bienvenue sur ce blog dédié à l’autisme 🙂 Une précision : il ne sera pas question de types d’autisme, ce découpage artificiel résultant de statistiques et autres recherches se basant sur des données « toutes choses étant égales par ailleurs », ce qui dans la réalité se traduit par des clivages tant entre les parents d’enfants autistes […]

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Bienvenue sur ce blog dédié à l’autisme 🙂

Vous trouverez ici une vision de l’autisme vu de l’intérieur avec des réflexions sur les problématiques liées à l’autisme.

Dans ce blog, il ne sera pas question de types d’autisme, ce découpage artificiel résultant de statistiques et autres recherches se basant sur des données brutes, recoupant certaines caractéristiques, ce qui dans la réalité se traduit par des clivages tant entre les parents d’enfants autistes qu’entre autistes. Il n’y a pas de condition autistique meilleure qu’une autre: tout dépend du suivi et/ou l’effort personnel fourni par la personne autiste. Et cela ne peut pas être forcé. Ceci étant dit, une rubrique dédiée aux typologies de l’autisme vise à retracer les caractéristiques pour une meilleure compréhension de l’autisme mais sans utiliser les notions d’autisme de « haut niveau », ou de « bas niveau », qui est discriminatoire et dans le premier cas donne une vision élitiste de l’autisme et dans l’autre est discriminatoire. Ceci ne peut que déboucher sur des conflits qui nuisent toute personne autiste.

Par ailleurs, une limitation posée comme « autiste lourd » ferait croire aux parents d’enfants autistes qu’ils ne peuvent rien faire. C’est ainsi que le suivi serait délaissé, alors que la personne autiste qui en a besoin pourrait trouver une adaptation optimale. Cela ne représente pas tant de gros moyens que d’une compréhension du fonctionnement autistique. D’ailleurs, il est parfois question de soucis de motricité fine, où des simples exercices peuvent apporter une amélioration, de même que la pratique d’un sport (ce qui joint l’utile à l’agréable).

De même, je rejette toute notion d’autisme « lourd » ou « sévère ». Rien n’est plus sévère et néfaste que le regard des autres et la condamnation de l’Etat par le refus de scolarisation ou l’enfermement.

Je suis loin donc des notions d’ « Autisme Asperger », une grande déformation des travaux de Hans Asperger, (sa thèse soutenue en 1943 et publiée sous forme d’article en 1944 et parvenue très tardivement en France mais comme il faut déjà connaître le sujet, sa lecture requiert déjà avoir des connaissances en autisme). La dénaturation (du moins en partie et cela ne partait pas d’un mauvais sentiment, mais d’une interprétation sélective) de ces recherches est apparue en même temps que leur feinte mise en lumière. Comptant peut-être sur le fait que personne n’ira lire le texte original au titre alléchant pour les psychanalystes, car publié sous l’appellation de « psychopathie autistique ». La lecture de la thèse de Hans Asperger requiert donc une certaine expertise que le grand public n’ont pas en général. Mais si on met en perspective ce qu’on sait aujourd’hui, Hans Asperger avait presque tout dit, à sa façon. Ce qu’il avait compris c’était que l’autisme est une condition (génétique) qui ne peut pas être modifiée, mais qu’avec de l’aide plus ou moins présente selon les cas, tout autiste ou presque peut être intégré avec succès dans la société et même dans des activités professionnelles où il y a besoin d’une expertise que seul un autiste possède. En effet, les personnes autistes ont, de tous temps, apporté beaucoup à la société. Mais ce n’est qu’en cette époque que la normalisation traque les personnes différentes là où avant elles pouvaient passer inaperçues, ou du moins faire leur vie plus paisiblement. C’est bien grâce, justement à l’intériorisation des autistes et de leur intérêts spécifiques qu’ils peuvent se centrer sur un domaine particulier en apportant leurs compétences. C’est pourquoi viser à tout prix la sociabilisation des autistes me semble une optique nuisible, j’ose le dire. Nuisible pour les autistes et pour la société qui ainsi perd ce qu’ils ont à donner qui se situe souvent en dehors des questions relationnelles. Ce qui ne signifie pas que les personnes autistes ne veulent pas communiquer avec les autres. Encore une idée reçue… La grande solitude vécue par les autistes vient avant tout du rejet des autres envers eux et pas l’inverse.

Je souhaite qu’un jour on n’ait plus à cacher notre autisme et que les traits autistiques soient plus tolérés. Pourquoi, par exemple, regarder de travers un adorable enfant qui fait du « flapping »? C’est sa façon à lui de sourire, car c’est un moyen d’expression. Il n’est pas bizarre, il est différent.

 

Pensée Autistique